#jesuiscon - Chapitre 1

Publié le 13 Juin 2014

Je suis con.

Ça pourrait aussi être la phrase de conclusion. Mais je préfère commencer par la fin. Ça a toujours été mon plus grand défaut, vouloir savoir où ça va finir. On appelle ça être un control freak.

Je l’assume complètement, et bien que ça affecte ma vie au quotidien, je ne peux pas m’en empêcher. Analyser, calculer, contrôler toutes les variables composant ma vie.
Dans certains cas, ça s’avère intelligent. Mais de manière générale, ça pourrit mon existence.

L’amour c’est une putain d’aventure.

C’est par là que j’aurai du commencer.
Le mélange entre l’amour et le contrôle est explosif.

Elle me manque.

Ça, c’est ce que je vis tous les jours depuis plus d’un an.

En fait en amour, il y a 2 types de personnes : ceux qui le vivent simplement et ceux qui se prennent la tête.
Je suis dans la deuxième catégorie. C’est la pire de toute, si vous vous reconnaissez dedans, fuyez, vous êtes condamnés.

Comment savoir dans quelle catégorie on est ? simple : si vous vous posez des questions sur votre relation, et que ces questions mènent à des questions sur votre propre personne, alors vous êtes bien de ceux qui se prennent la tête. C’est un cercle vicieux. Se poser des questions quand on est en couple est normal, on veut toujours le bonheur de l’autre, et donc on réfléchit à ce qui pourrait nous permettre de parvenir à notre but. J’ai lu un jour que c’était ça le vrai amour : aimer c’est vouloir le bonheur de l’autre en dépit du notre. Mais quand on a besoin de tout contrôler, inévitablement, on en vient à poser la question du « soi ». Et c’est le début du cercle.L’introspection mène à projeter ses problèmes personnels dans le couple. Les questions se rapportant au couple mènent à l’introspection et ainsi de suite.
Il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui se taisent.

Tout commence par la passion. C’est le carburant de l’amour.

La passion a cette capacité de pouvoir détruire tout besoin de se poser des questions inutiles. On cherche inexorablement à faire durer la passion, et c’est la seule chose qui compte. Malheureusement, l’amour est une machine aux rouages délicats, qui nécessite, sinon de l’entretient, qu’on fasse au moins attention à ne pas cramer les pièces dès le départ. Car un engrenage, une poulie, une courroie qui a des ratés, et c’est le début de la fin.

Il y a ceux qui savent être prudent, et qui jettent toutes leurs forces pour garder la machine en parfait état. Il y a ceux qui vont trop vite mais qui réussissent à réparer, de sorte que par la suite, ils sont plus prudents, mais dorénavant ils connaissent les points faibles du bolide et parviennent à anticiper les passages délicats. Et puis il y a ceux qui vont vite, très vite,et un jour la machine crachotte, et au lieu de réparer, ils laissent la machine continuer à son train d’enfer, en réfléchissant à ce qui a bien pu arriver sans penser que pendant qu’ils réfléchissent, la machine est toujours déréglée, et elle n’ira pas en s’arrangeant.

Je l’ai laissée, je l’ai blessée, je me suis tiré une balle dans le pied. Ça résume parfaitement la raison de ces lignes. Je suis amer, je me dégoûte, je me sens nul.
Elle était là, m’offrant ce qu’on peut espérer de mieux, et j’ai laissé la mécanique s’enrayer sans jamais tenter de la réparer. Et quand la machine a rendu l’âme, il était trop tard pour tenter une quelconque réparation.

Tout le reste paraît fade, la nourriture n’a plus la même saveur, l’alcool n’apporte plus que l’ivresse et le désespoir, la musique n’est plus que mélancolie, la vie n’est qu’une traversée du désert. Il arrive qu’on rencontre une oasis qui permette de faire une halte, mais un jour il faut affronter le désert à nouveau, sans savoir si on en verra le bout.

Je repense à ce que j’ai vécu, je repense à mes actions, je repense à mes paroles. Ressasser le passé ne sert à rien. What has been done is done.

Cette douleur me ronge, les nuits sont longues, les jours ne passent pas.

Je perds pied, je perds la foi.

Mes projets deviennent floues, mes rêves futiles.

Moi qui ai tant besoin de contrôler ce qui se passe, je deviens spectateur de mon propre naufrage.

Si j’avais su que j’en arriverai là, je me serai mis une bonne centaine de claques. Mais les si ne servent qu’à couper du bois.

Je suis con.

#jesuiscon - Chapitre 1

Rédigé par Titi

Publié dans #Prise de tête

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